Si vous ne côtoyez pas de près le monde des écolos-décroissants-altermondialistes, vous trouvez probablement bizarre de lire ces 2 mots côte à côte: « simplicité volontaire »… Je le conçois. Mais peut-être avez-vous déjà entendu l’expression ‘sobriété heureuse‘ de notre cher paysan philosophe Pierre Rabhi?
Non???
Bon alors c’est sûr, une explication s’impose. C’est parti!
C’est vrai qu’il peut paraître étrange, dans un monde basé sur la consommation infinie de biens, de vouloir volontairement revenir à la simplicité. De vivre avec moins, à l’heure où on se piétinerait pour avoir le dernier gadget soldé. Et en prime d’affirmer en être heureux. Pourtant (la vie est bien faite), c’est précisément ce monde de surconsommation qui a permis à ce ‘concept’ de revenir sur le devant de la scène 😀
Je vous propose d’en découvrir ci-dessous le résumé que j’en fais, ainsi que quelques vidéos et liens complémentaires pour bien comprendre.
Qu’est-ce que la simplicité volontaire ?
Ni pauvreté subie, ni sacrifice, la simplicité volontaire – ou sobriété heureuse – est un choix de vie délibéré qui incite à réduire sa consommation et se satisfaire de ce que l’on a, dans le but de mener une vie centrée sur des valeurs immatérielles: être plutôt qu’avoir, vivre sa vie plutôt que la subir.
On trouve déjà les bases de cette philosophie dans la Grèce Antique (épicuriens, cyniques, stoïciens), dans la plupart des religions et chez plusieurs personnages illustres : Gandhi, Einstein, Léonard de Vinci, St François d’Assise…
Actuellement, face au constat que l’économie basée sur la surconsommation a abouti à la récession, l’idée que la consommation n’apporte pas le bonheur et accroît l’aliénation réapparaît, idée sur laquelle se base aussi la décroissance.
Les voix actuelles de cette pensée sont nombreuses, parmi elles: Pierre Rabhi, agroécologiste et écrivain, Satish Kumar, auteur et activiste indien, ou encore André Gorz, philosophe et journaliste. De nombreux auteurs ont également développé le sujet en l’appliquant aux différents secteurs de la vie: Dominique Loreau, Elaine Saint James, Philippe Lahille…
« Vivre chacun simplement, pour que simplement chacun puisse vivre. » Gandhi
Les constats concernant le monde actuel
1) Les désirs humains sont illimités et leur satisfaction, éphémère
« Il y a assez de tout dans le monde pour satisfaire aux besoins de l’homme, mais pas assez pour assouvir son avidité. Vouloir créer un nombre illimité de besoins pour avoir ensuite à les satisfaire n’est que poursuivre du vent.» Gandhi
2) Les objets nous possèdent, plus que nous ne les possédons
Un minimum de bien-être et de confort est nécessaire. Au-delà, les biens nous aliènent : acheter, transporter, assurer, entretenir, réparer puis jeter…
« Lorsqu’on a peu de choses dans la vie, on a peu de raisons de s’inquiéter. Quand on en a beaucoup, on a beaucoup à perdre. » Dalaï Lama
3) Ce qui compte vraiment passe souvent en dernier
Elaine Saint James écrivait « Vivre ou courir, il faut choisir. » Or, force est de constater que nos véritables valeurs sont passées aux oubliettes, ensevelies par les obligations et les urgences. Pourtant, qu’est-ce qui aura vraiment compté dans notre vie à la veille de notre mort ?
Les objectifs de la simplicité volontaire (ou sobriété heureuse)
1) Apprendre le contentement
Exprimer ce que l’on est, se féliciter de nos réussites, reconnaître les moments de joie contribuent au contentement, sentiment qui, parce qu’il vient de l’intérieur de soi, n’est pas dépendant des objets ou d’autrui. Conditionnés par l’éducation, les habitudes et la société de consommation, il nous faut retrouver dans nos vies cette capacité de voir « le verre à moitié plein ».
2) Reprendre la main sur son existence
Pour se désencombrer du superflu, il convient de considérer chacune de ses possessions au sens large (vêtements, chaussures, maison, objets, relations, comptes en banque…) afin de savoir si elle nous est nécessaire et si elle nous procure de la joie. En donnant ou vendant les objets inutiles, cela conduit, grâce aux économies réalisées, à privilégier la qualité (le beau, l’utile et l’agréable) à la quantité (vivre simplement pour vivre mieux, ou « Less is more »).
3) Faire passer nos valeurs en priorité
Lorsque nous parvenons à libérer du temps, de l’argent et de l’espace dans nos vies grâce à la simplicité volontaire, la place et le silence libérés peuvent être angoissants. Il est alors essentiel d’identifier ce qui compte vraiment à nos yeux pour combler cette vacuité laissée par la surconsommation : amitié, amour, créativité, don de soi, partage, culture, expression de ses talents…
Résumé sur la simplicité volontaire (téléchargeable)
Voici sous forme de fiche pratique le résumé de l’article (cliquez sur l’image pour la voir en plus grand). Le lien de téléchargement en pdf est en dessous.
Simplicité volontaire – fiche pratique en pdf
Ressources complémentaires sur la sobriété heureuse
Parmi les personnes célèbres qui partagent sur ce thème, il y en a qui le font avec un talent tout particulier: Satish Kumar et Pierre Rabhi notamment.
Ces 2 emblèmes (ainsi que d’autres que j’affectionne également) font partie du film En quête de Sens, que je vous recommande très très chaudement de visionner si ce thème, et la question du Sens de la Vie, vous intéressent. En voici 2 extraits :
Si, comme moi, vous êtes fan de Satish Kumar, je vous recommande le site nommé avec humour ‘Satish’faction‘: on y trouve une quinzaine de très courtes vidéos qui répondent à des questions courantes telles que: j’ai l’impression de manquer de temps, est-il vraiment urgent d’agir, j’ai l’impression de ne jamais avoir assez… Un vrai condensé de bonne humeur, de bon sens et de motivation à garder sous le coude pour les jours ‘sans’! 😉